Imaginez la scène : vous décidez d'adopter un magnifique chien, un American Staffordshire Terrier, débordant d'énergie et d'affection. Vous vous renseignez immédiatement sur les meilleures assurances pour lui garantir les soins optimaux en cas de besoin. Cependant, en explorant les différents contrats, vous vous rendez compte avec consternation que sa race, tout comme certaines autres, est fréquemment exclue des couvertures proposées. Cette exclusion de l'assurance, et ce malgré un chien parfaitement éduqué, socialisé et sans antécédents de problèmes, est une réalité amère et frustrante pour de nombreux propriétaires responsables.
L'assurance pour chiens, ou assurance santé canine, est devenue un outil indispensable pour un nombre croissant de propriétaires de chiens, particulièrement soucieux de la santé et du bien-être de leur animal de compagnie. Elle offre une tranquillité d'esprit en permettant de faire face aux aléas de la vie, aux maladies soudaines, aux accidents imprévisibles et aux interventions chirurgicales qui peuvent survenir tout au long de la vie de votre fidèle compagnon. Néanmoins, une pratique courante dans le secteur de l'assurance canine suscite de nombreuses interrogations et inquiétudes légitimes : il s'agit de l'exclusion raciale, une clause souvent méconnue mais aux conséquences significatives.
L'exclusion raciale en matière d'assurance pour chien signifie concrètement que certaines races de chiens, catégorisées par les assureurs comme étant plus "à risque" que d'autres, ne sont pas éligibles à certaines garanties spécifiques, voire à l'intégralité des couvertures proposées dans le contrat d'assurance. Cette pratique pose un problème majeur et crée une situation injuste pour les propriétaires de chiens appartenant à ces races dites "à risque", qui se retrouvent confrontés à des difficultés considérables pour assurer correctement leur animal, avec des primes d'assurance potentiellement plus élevées ou, pire, un refus catégorique de couverture.
Pourquoi certaines races de chiens sont-elles systématiquement exclues des contrats d'assurance canine ? Quelles sont les motivations des assureurs pour justifier cette pratique ? Quelles sont les implications concrètes, tant sur le plan légal qu'éthique, de ces exclusions raciales ? Et surtout, comment faire pour trouver une assurance adéquate, complète et abordable pour son chien, et ce quelle que soit sa race ou ses caractéristiques spécifiques ? Nous allons répondre à toutes ces questions et explorer ces aspects en détail, afin de vous fournir toutes les informations nécessaires pour prendre une décision éclairée.
Les raisons derrière les exclusions raciales : une analyse approfondie
Les exclusions raciales ne sont pas mises en place de manière arbitraire ou sans justification apparente. Les compagnies d'assurance du secteur canin tentent de justifier cette pratique controversée en s'appuyant sur plusieurs facteurs interdépendants, parmi lesquels on retrouve les statistiques d'incidents (morsures principalement), la perception du risque (souvent subjective) et des considérations d'ordre purement financier. Cependant, l'influence potentielle des stéréotypes tenaces et des préjugés (parfois infondés) est une question sensible qui doit être abordée avec transparence et objectivité.
Statistiques de morsures et d'incidents : une interprétation prudente
Les assureurs se basent régulièrement sur les statistiques de morsures et d'incidents impliquant différentes races de chiens. Il est néanmoins essentiel de souligner que ces données brutes doivent être interprétées avec une grande prudence et un esprit critique, car elles sont susceptibles d'être influencées par un certain nombre de facteurs exogènes, tels que la méthodologie de collecte des données, le processus de déclaration des incidents (qui peut être incomplet ou biaisé) et la classification parfois imprécise des races concernées. De plus, les chiffres bruts, pris isolément, ne reflètent pas nécessairement la dangerosité intrinsèque ou le potentiel de dangerosité réelle d'une race particulière. En 2022, les morsures de chiens ont causé près de 15 000 passages aux urgences en France.
Par exemple, certaines études, menées par des organismes indépendants, semblent démontrer que les Bergers Allemands sont impliqués dans un nombre significatif de morsures nécessitant des soins médicaux d'urgence. Les compagnies d'assurance peuvent interpréter ces données comme un indicateur tangible d'un risque accru de morsure et, par conséquent, justifier l'exclusion de cette race spécifique de certains contrats ou l'application de primes d'assurance plus élevées. Cependant, il est impératif de prendre en considération un facteur essentiel : le Berger Allemand est une race extrêmement populaire dans de nombreux pays, ce qui augmente mécaniquement et statistiquement le nombre d'incidents potentiels qui peuvent l'impliquer, sans pour autant que cela ne reflète une plus grande propension à l'agressivité.
Il est crucial de bien comprendre et de maîtriser la distinction fondamentale entre corrélation et causalité. Le simple fait qu'une race de chien soit impliquée dans un plus grand nombre d'incidents que d'autres races ne signifie absolument pas, de manière automatique, qu'elle est intrinsèquement plus dangereuse ou agressive. D'autres facteurs, tout aussi importants, tels que la qualité de l'éducation prodiguée au chien, son niveau de socialisation avec ses congénères et avec les humains, ainsi que l'environnement dans lequel il évolue au quotidien, jouent un rôle déterminant dans la formation de son comportement général. Le fait de concentrer l'attention et l'analyse uniquement sur la race du chien peut mener à des conclusions hâtives, partiales et injustes.
Perception du risque par les assureurs : une part de subjectivité ?
Les assureurs du secteur canin évaluent le niveau de risque associé à chaque race en fonction d'un certain nombre de critères bien définis, parmi lesquels on retrouve la probabilité qu'un événement indésirable (une morsure, un accident, une maladie) se produise, et le coût potentiel, souvent exorbitant, de cet événement pour la compagnie d'assurance. Dans le cas spécifique de l'assurance pour chiens, les facteurs pris en compte de manière systématique incluent notamment la force de morsure (mesurée en PSI, Pounds per Square Inch), la propension à développer certains problèmes de santé spécifiques (dysplasie de la hanche, problèmes cardiaques, etc.), la taille globale du chien (qui influe sur le montant des dommages potentiels) et le tempérament général de la race (jugé potentiellement agressif ou imprévisible). Ces différents facteurs sont ensuite combinés et utilisés pour calculer le montant des primes d'assurance et déterminer les exclusions éventuelles du contrat.
Par exemple, les races de chiens de grande taille, comme le Dogue Allemand (qui peut peser jusqu'à 90 kg), peuvent être considérées comme présentant un niveau de risque plus élevé en raison de leur force physique considérable et de leur capacité à causer des dommages importants, tant aux personnes qu'aux biens, en cas d'accident. La perception du risque est, par nature, subjective et peut être influencée de manière significative par la médiatisation parfois excessive d'incidents impliquant certaines races de chiens, même si ces incidents restent statistiquement rares par rapport au nombre total de chiens appartenant à ces races. 70% des français pensent que certaines races sont plus dangereuses que d'autres.
Un assureur peut considérer qu'un Rottweiler, en raison de sa réputation souvent exagérée d'agressivité et de dangerosité, présente un risque plus élevé que d'autres races. Cette perception, même si elle est en partie infondée ou basée sur des clichés, peut conduire à l'exclusion pure et simple de cette race du contrat d'assurance, ou à l'application de primes d'assurance considérablement plus élevées. Il est donc primordial de remettre en question les idées reçues, les préjugés tenaces et les stéréotypes infondés, et de se baser sur des données objectives et vérifiables pour évaluer le niveau de risque réel présenté par un chien en particulier.
Considérations financières : une équation économique complexe
Les exclusions raciales peuvent également être motivées par des considérations d'ordre purement financier. En excluant de leurs contrats certaines races de chiens jugées plus à risque que d'autres, les compagnies d'assurance espèrent réduire leurs coûts globaux en limitant les indemnisations potentielles qu'elles pourraient être amenées à verser en cas d'incident ou de sinistre. Cette pratique est souvent justifiée par le fait que les incidents impliquant certaines races (morsures, dommages corporels, etc.) peuvent entraîner des coûts plus élevés pour l'assureur, notamment en termes de frais de soins médicaux d'urgence, de frais juridiques (en cas de procès) et de réparations de dommages matériels. En moyenne, une morsure de chien coûte 3200€.
Par exemple, si un Pitbull, dont la force de morsure est particulièrement impressionnante, cause des dommages corporels à un tiers (une morsure grave par exemple), les coûts liés à cet incident spécifique (frais de soins médicaux spécialisés, frais de rééducation, indemnités journalières, frais juridiques en cas de litige, etc.) peuvent s'avérer considérablement plus élevés que si les mêmes dommages avaient été causés par un chien de plus petite taille et moins puissant. Les assureurs peuvent donc prendre la décision d'exclure cette race de leurs contrats afin de se prémunir contre ces coûts potentiels élevés. Une exclusion massive de cette race, appliquée à l'ensemble des contrats, permet à la compagnie d'assurance de réaliser des économies substantielles à long terme.
Il est crucial d'analyser avec un regard critique si ces économies potentielles justifient pleinement les implications éthiques et légales des exclusions raciales. Les propriétaires de chiens appartenant à des races catégorisées comme "à risque" se retrouvent souvent pénalisés de manière injuste, même si leur animal est parfaitement éduqué, socialisé et ne présente aucun signe d'agressivité ou de dangerosité. Cette situation peut être perçue comme profondément injuste, discriminatoire et contraire aux principes d'égalité de traitement. L'équilibre est difficile à trouver.
Facteurs controversés : stéréotypes, environnement et individualité
La pratique des exclusions raciales soulève des questions particulièrement controversées, qui méritent d'être examinées avec attention et objectivité. Parmi ces questions, on retrouve notamment l'influence potentielle des stéréotypes tenaces et des préjugés (souvent infondés), le rôle déterminant de l'environnement dans lequel le chien évolue et de la qualité de l'éducation qu'il reçoit, et la reconnaissance des différences individuelles qui existent au sein d'une même race.
- Influence des stéréotypes et des préjugés: Il est tout à fait possible, voire probable, que les exclusions raciales soient basées en partie sur des stéréotypes négatifs et des préjugés infondés, plutôt que sur des données objectives et scientifiquement prouvées. Certaines races, comme le Pitbull et ses différents croisements, sont fréquemment stigmatisées dans les médias et considérées à tort comme intrinsèquement dangereuses, même si cette perception est souvent exagérée, voire totalement erronée.
- Rôle de l'environnement et de l'éducation: L'environnement dans lequel un chien grandit et évolue au quotidien, ainsi que la qualité de l'éducation qu'il reçoit de son propriétaire, jouent un rôle absolument déterminant dans la formation de son comportement général. Un chien qui a été mal socialisé, maltraité physiquement ou psychologiquement, ou entraîné de manière délibérée à l'agressivité, sera beaucoup plus susceptible de présenter des problèmes de comportement (morsures, agressivité excessive, etc.), et ce quelle que soit sa race d'origine.
- Différences individuelles au sein d'une race: Il existe une grande variabilité du comportement au sein d'une même race. Il est injuste de généraliser et de considérer tous les chiens d'une race comme étant identiques. Chaque chien est un individu unique avec son propre tempérament, son propre caractère, ses propres expériences de vie et son propre parcours personnel. L'individualité doit être prise en compte.
Races fréquemment exclues : identification et justifications
Certaines races de chiens sont beaucoup plus souvent exclues des contrats d'assurance pour chiens que d'autres. Ces races sont généralement perçues comme présentant un niveau de risque plus élevé en raison de leur taille imposante, de leur force physique potentiellement dangereuse ou de leur réputation (souvent injustifiée) d'agressivité. Il est important de souligner que la liste précise des races exclues peut varier considérablement d'une compagnie d'assurance à l'autre, il est donc essentiel de bien se renseigner.
Liste des races les plus souvent exclues : un aperçu
Parmi les races de chiens les plus fréquemment exclues des contrats d'assurance canine, on retrouve notamment :
- Pitbulls (et toutes les races apparentées, comme l'American Staffordshire Terrier, l'American Pit Bull Terrier, le Staffordshire Bull Terrier, etc.)
- Rottweilers
- Dobermans
- Bergers Allemands
- Akita Inus
- Mastiffs (et toutes les races apparentées, comme le Dogue Argentin, le Cane Corso, le Dogue de Bordeaux, etc.)
- Les croisements issus de ces races (croisements Pitbull, croisements Rottweiler, etc.)
Explication pour chaque race : les arguments des assureurs
Pour chaque race mentionnée dans la liste ci-dessus, les assureurs invoquent généralement les raisons ou les justifications suivantes :
- Pitbulls : Force de morsure particulièrement élevée, propension à l'agressivité (souvent exagérée par les médias), réputation controversée et stigmatisation.
- Rottweilers : Taille importante et musculature massive, force physique impressionnante, réputation de chien de garde dissuasif.
- Dobermans : Agilité et vivacité, intelligence supérieure à la moyenne, réputation de chien de défense.
- Bergers Allemands : Popularité élevée (ce qui augmente mécaniquement le nombre d'incidents potentiels), force physique et polyvalence.
- Akita Inus : Tempérament indépendant et dominant, territorialité marquée, force physique considérable.
- Mastiffs : Taille imposante et poids élevé, force physique hors du commun, potentiel de dommages importants en cas d'accident.
Nuancer les arguments : une approche individualisée
Il est primordial de nuancer ces arguments et de prendre en considération le cas de chaque chien de manière individuelle. Par exemple, il est vrai que le Rottweiler possède une mâchoire puissante et une musculature impressionnante, mais ce n'est en aucun cas un indicateur fiable de son agressivité potentielle. Une éducation canine adéquate, basée sur le renforcement positif, et une socialisation précoce, avec des interactions régulières avec ses congénères et avec les humains, sont des éléments cruciaux pour prévenir les problèmes de comportement. De même, un Pitbull bien élevé, socialisé et entouré d'amour peut être un compagnon de vie affectueux, fiable et parfaitement équilibré. L'éducation du chien, associée à un environnement stable et sécurisant, fait toute la différence.
Le Berger Allemand, malgré sa popularité grandissante et sa présence dans de nombreux foyers, n'est pas intrinsèquement plus dangereux ou agressif que les autres races de chiens. Les incidents impliquant des Bergers Allemands sont souvent liés à un manque de cohérence dans l'éducation, à un dressage inadapté ou à un manque de socialisation précoce. Il est donc essentiel de prendre en compte la qualité de l'éducation reçue par le chien avant de juger et de stigmatiser une race en particulier. En réalité, de nombreux Bergers Allemands sont des chiens de famille exceptionnels, doux, loyaux et protecteurs.
Il faut également souligner que la politique d'exclusion varie considérablement d'une compagnie d'assurance à l'autre. Une compagnie peut choisir d'exclure une race spécifique de ses contrats, tandis qu'une autre proposera une couverture sans aucune difficulté, voire en proposant des conditions spécifiques, comme une évaluation comportementale du chien. La recherche, la comparaison et l'analyse des différentes offres disponibles sont donc des étapes essentielles et indispensables.
Implications légales et éthiques : un enjeu de société
Les exclusions raciales soulèvent des questions fondamentales en matière de légalité et d'éthique, qui dépassent largement le cadre de l'assurance pour animaux de compagnie. Il est essentiel d'examiner attentivement la législation en vigueur dans chaque pays, les obligations légales des propriétaires de chiens, ainsi que les dilemmes moraux posés par cette pratique potentiellement discriminatoire.
Légalité des exclusions raciales : un cadre juridique variable
La légalité des exclusions raciales dans le domaine de l'assurance pour animaux de compagnie varie considérablement en fonction des pays, des régions et des juridictions. Dans certains endroits, les exclusions raciales sont parfaitement autorisées et considérées comme légales, tandis que dans d'autres, elles sont perçues comme discriminatoires, injustes et peuvent être contestées devant les tribunaux. Il est donc essentiel de se renseigner de manière approfondie sur la législation spécifique applicable dans sa propre juridiction, car la réglementation en la matière est en constante évolution. La vigilance est de mise.
En France, par exemple, il n'existe pas de loi spécifique interdisant de manière explicite les exclusions raciales dans l'assurance pour animaux de compagnie. Cependant, les tribunaux peuvent être amenés à se prononcer sur la validité de ces exclusions au cas par cas, en tenant compte des circonstances spécifiques de chaque situation (antécédents du chien, comportement, éducation, etc.). Le flou juridique actuel persiste, et incite les propriétaires à une grande prudence et à une information rigoureuse.
Aux États-Unis, certaines villes et comtés ont adopté des lois interdisant la discrimination basée sur la race en matière d'assurance pour animaux de compagnie. Ces lois progressistes visent à protéger les propriétaires de chiens appartenant à des races stigmatisées et considérées "à risque", et à promouvoir une approche plus individualisée et équitable de l'évaluation du risque. La législation américaine en la matière est un exemple à suivre de près.
Responsabilité civile des propriétaires : une obligation légale
Tous les propriétaires de chiens, sans exception, ont des obligations légales en matière de responsabilité civile. Ils sont responsables, devant la loi, des dommages de toute nature (dommages corporels ou matériels) causés par leur animal à des tiers, que ces dommages résultent de morsures, de blessures, d'accidents ou de destructions matérielles. La souscription d'une assurance responsabilité civile est donc essentielle, voire indispensable, pour se protéger financièrement en cas d'incident. C'est une protection à ne surtout pas négliger.
L'absence d'une assurance responsabilité civile adaptée peut avoir des conséquences financières désastreuses pour le propriétaire du chien. En cas de morsure grave entraînant des blessures importantes pour la victime, les frais médicaux peuvent s'avérer extrêmement élevés, et le propriétaire peut être tenu de verser des dommages et intérêts considérables à la personne blessée. Sans une assurance adéquate, ces coûts peuvent rapidement devenir insurmontables et mener à une situation financière très précaire. Les conséquences d'un tel sinistre peuvent être dramatiques.
Même si votre chien est déjà correctement assuré pour les frais vétérinaires (consultations, médicaments, interventions chirurgicales), la souscription d'une assurance responsabilité civile distincte peut s'avérer nécessaire pour couvrir les dommages causés à des tiers. Il est donc primordial de vérifier attentivement les termes et les conditions de votre contrat d'assurance actuel, afin de vous assurer que vous êtes correctement protégé en cas d'incident. Une double vérification minutieuse est toujours recommandée pour éviter les mauvaises surprises.
Dilemmes éthiques : peser le pour et le contre
Les exclusions raciales posent des dilemmes éthiques complexes et soulèvent des questions fondamentales. Est-il moralement juste de pénaliser et de discriminer une race entière en raison du comportement potentiellement dangereux de quelques individus ? Les arguments avancés, tant en faveur qu'en défaveur des exclusions raciales, se fondent sur des considérations relatives à la justice, à l'égalité, au bien-être animal et à la sécurité du public.
Certains soutiennent que les exclusions raciales sont justifiées par la nécessité de protéger le public contre les morsures de chiens et de réduire les risques d'incidents graves. D'autres estiment, au contraire, qu'elles sont profondément discriminatoires et qu'elles contribuent à stigmatiser et à isoler certaines races de chiens. Il est donc impératif d'examiner ces différents arguments avec objectivité, impartialité et de tenir compte des conséquences potentielles de chaque décision. Le débat reste ouvert et passionné.
Les exclusions raciales peuvent également avoir des conséquences néfastes sur le bien-être animal, en encourageant l'abandon de chiens appartenant à des races "à risque". Les propriétaires qui ne parviennent pas à trouver une assurance abordable ou qui ne peuvent plus faire face aux primes d'assurance peuvent être tentés d'abandonner leur animal dans un refuge ou, pire, dans la rue, ce qui aggrave le problème de la surpopulation animale et compromet le bien-être animal. Cette conséquence est particulièrement préoccupante et doit être prise en compte. On estime qu'en France, près de 10 000 chiens sont abandonnés chaque année en raison de difficultés financières liées à l'assurance.
Alternatives aux exclusions : une approche individualisée
Il existe des alternatives aux exclusions raciales qui permettent d'évaluer le niveau de risque présenté par un chien de manière beaucoup plus individualisée et nuancée. La prise en compte de l'historique individuel du chien (son passé, son comportement habituel), la qualité de son éducation canine, la stabilité de son environnement familial et la réalisation d'une évaluation comportementale par un professionnel qualifié (vétérinaire comportementaliste) peuvent fournir une image plus précise du risque réel présenté par l'animal. Il est crucial de se concentrer sur l'individu et non sur la race.
Certaines compagnies d'assurance canine proposent des contrats spécifiques qui tiennent compte de l'éducation et de la socialisation du chien, en demandant, par exemple, la présentation d'un certificat de bonne conduite délivré par un éducateur canin, ou une évaluation comportementale réalisée par un vétérinaire comportementaliste. Cette approche permet de récompenser les propriétaires responsables qui s'investissent dans l'éducation de leur chien et d'encourager l'adoption de bonnes pratiques en matière d'éducation canine. C'est une approche positive et valorisante.
L'évaluation comportementale réalisée par un professionnel compétent est un outil précieux pour déterminer avec précision le tempérament et le niveau de socialisation d'un chien. Cette évaluation objective peut aider les assureurs à mieux évaluer le risque présenté par l'animal et à proposer des contrats d'assurance plus adaptés aux besoins spécifiques de chaque chien et de son propriétaire. Une évaluation objective et professionnelle est la clé d'une assurance juste et équitable.
Comment trouver une assurance adéquate : guide pratique
Trouver une assurance adéquate pour son chien, et ce quelle que soit sa race ou ses caractéristiques spécifiques, peut s'avérer être un véritable défi, en particulier si votre chien appartient à une race considérée comme "à risque" par les assureurs. Il est donc essentiel de mener des recherches approfondies, de comparer attentivement les différentes offres disponibles sur le marché et de connaître vos options. La transparence avec les assureurs, la persévérance et la patience sont les maîtres mots pour réussir.
Recherche et comparaison : les outils à votre disposition
La première étape essentielle consiste à effectuer des recherches approfondies et à comparer les différentes offres d'assurance canine disponibles sur le marché. Pour vous faciliter la tâche, de nombreux comparateurs d'assurance en ligne gratuits vous permettent de comparer rapidement et facilement les prix, les garanties incluses, les exclusions éventuelles et les franchises proposées par différentes compagnies d'assurance. Ces outils précieux peuvent vous faire gagner un temps précieux et vous aider à identifier les offres les plus intéressantes pour votre situation personnelle.
Il est également impératif de lire attentivement et de comprendre les conditions générales de chaque contrat d'assurance que vous envisagez de souscrire, en particulier la liste des exclusions. Assurez-vous de bien comprendre ce qui est couvert par le contrat et ce qui ne l'est pas. N'hésitez surtout pas à poser des questions précises à l'assureur pour obtenir des éclaircissements sur les points qui vous semblent obscurs ou ambigus. Une lecture attentive et une compréhension parfaite des termes du contrat sont indispensables avant de prendre une décision.
Les forums de discussion en ligne, les groupes de propriétaires de chiens sur les réseaux sociaux et les associations de défense des animaux peuvent également être une source d'informations précieuse et de conseils pertinents. Vous pourrez y trouver des témoignages d'autres propriétaires de chiens qui ont été confrontés aux mêmes difficultés pour assurer leur animal, et obtenir des conseils pratiques sur les meilleures options disponibles en fonction de votre situation géographique, de la race de votre chien et de votre budget. Le partage d'expérience est un atout précieux.
Solutions alternatives : explorer d'autres pistes
Si vous rencontrez des difficultés importantes pour trouver une assurance canine abordable et adaptée aux besoins de votre chien, il existe des solutions alternatives que vous pouvez envisager, telles que la mise en place d'une auto-assurance, la souscription d'une assurance responsabilité civile spécifique pour les chiens, ou la recherche de compagnies d'assurance spécialisées dans la couverture des races "à risque".
- Auto-assurance: Mettre en place une épargne dédiée aux frais vétérinaires de votre chien. Cette solution peut être viable si vous avez la discipline de mettre de côté une somme d'argent chaque mois, sur un compte bancaire dédié. Le montant à épargner dépendra des risques potentiels encourus par votre chien (en fonction de sa race, de son âge et de son état de santé général) et de votre propre tolérance au risque.
- Assurance responsabilité civile spécifique: Souscrire une assurance responsabilité civile qui couvre spécifiquement les dommages causés par votre chien à des tiers, même si celui-ci n'est pas couvert par une assurance maladie classique pour les frais vétérinaires. Cette option peut être moins coûteuse qu'une assurance complète et vous protéger financièrement en cas d'incident (morsure, accident, dégâts matériels). C'est une solution à envisager.
- Assurances spécialisées: Effectuer des recherches approfondies pour identifier les compagnies d'assurance qui se sont spécialisées dans la couverture des races de chiens considérées comme "à risque". Ces compagnies d'assurance proposent souvent des contrats plus adaptés aux besoins spécifiques de votre animal, avec des garanties différentes et des exclusions moins nombreuses.
Conseils précieux aux propriétaires : adopter les bonnes pratiques
Voici quelques conseils pratiques et recommandations importantes à suivre pour les propriétaires de chiens appartenant à des races considérées comme "à risque" par les compagnies d'assurance :
- Éducation et socialisation: Mettre l'accent sur l'importance cruciale de l'éducation canine et de la socialisation de votre chien dès son plus jeune âge. Un chien bien éduqué, obéissant et correctement socialisé avec ses congénères et avec les humains sera beaucoup moins susceptible de présenter des problèmes de comportement (agressivité, morsures, etc.) et sera donc plus facile à assurer auprès d'une compagnie d'assurance.
- Bon comportement : Adopter un comportement responsable en toutes circonstances et prévenir activement les situations potentiellement à risque. Évitez de fréquenter les endroits où votre chien pourrait se sentir menacé, agressé ou provoquer une bagarre avec d'autres chiens. Gardez toujours votre chien en laisse lorsque vous vous trouvez dans des lieux publics, et utilisez une muselière si cela est recommandé par votre vétérinaire ou par la législation locale.
- Transparence avec l'assureur: Être honnête et transparent avec l'assureur concernant la race de votre chien, son historique médical (vaccinations, maladies antérieures, interventions chirurgicales), son comportement habituel (peurs, réactions face à certaines situations) et tout autre élément pertinent. Ne cachez rien et ne mentez pas, car cela pourrait entraîner la nullité de votre contrat d'assurance en cas d'incident ou de sinistre.
- Certificat d'aptitude : Se renseigner sur la possibilité d'obtenir un certificat d'aptitude pour votre chien, si cela est possible dans votre pays ou votre région. Ce certificat, délivré par un vétérinaire comportementaliste ou par un éducateur canin agréé, atteste que votre chien a été évalué par un professionnel et qu'il ne présente pas de danger particulier pour la sécurité des personnes et des animaux. Ce certificat peut vous aider à obtenir une assurance plus facilement et à des conditions plus avantageuses.